Si vous allez dans la province de Malaga durant les mois d'été et en septembre, vous pourrez voir du flamenco. Mais si vous allez dans certains villages bien précis, vous risquez de tomber dans des processions de Verdiales (plutôt le soir). Les folkloristes de la province de Malaga sont toujours fiers de présenter les Verdiales comme une tradition unique en Andalousie. Les Verdiales sont des danses qui se déroulent plus ou moins toujours de la même façon. Une panda (un groupe de musiciens) se regroupe sur la place du village et commencent à jouer progressivement, les danseurs et danseuses se regroupent alors et, tous ensemble, ils entament une procession dans le village, suite à quoi ils reviennent sur la place du village et des danses s'enchaînent au son de la panda. Certains participants ont parfois un chapeau à rubans décoré de tout un ensemble de fleurs. Les instruments principaux sont la guitare, le violon et les castagnettes. Il existe trois styles, c'est-à-dire trois rythmes différents, qui peuvent être repérés: celui d'Almogia, celui des Monts de Malaga et celui de l'Axarquia (dit aussi de Comares ou de Colmenar - selon les sensibilités).
Don Manolo, responsable de l'archive de la bibliothèque Canovas del Castillo interviewé en septembre 2012, a été le premier à me signifier l'importance de cette tradition dans le folklore malagueño. La filiation maure et morisque est attestée. Mais pour Don Manolo, il faudrait y voir également une lointaine origine romaine à cause du rôle central de la femme dans ses danses. Certaines de ces danses s'effectuent même entre deux femmes et rendent l'homme accessoire. Don Manolo me racontait aussi une anecdote significative. L'un de ses amis faisait un trek dans le désert tunisien. Le soir, à la veillée, les guides du groupe, dont l'un se nommait Islam Sanchez (gros clin d'oeil!), se mirent à jouer et à danser. L'ami n'en croyait pas ses yeux: c'était une danse des Verdiales; les guides étaient des descendants des Morisques expulsés du royaume de Grenade en 1570.
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