samedi 2 novembre 2013

Petite ballade dans l'Alcazaba de Malaga

L'Alcazaba de Malaga surplombant le théâtre romain
Malaga souffre encore d'une assez mauvaise réputation dans l'imaginaire touristique, même si la situation s'améliore de ce côté-là. Il est vrai que cette ville est un pôle économique important en Andalousie et qu'elle ne conserve que peu de monuments anciens. L'Alcazaba est pourtant un véritable petit bijou d'architecture musulmane qui ne décevra personne. Autant l'avouer: je suis tombé amoureux de l'Alcazaba de Malaga. Petite ballade amoureuse.





Lorsque je suis arrivé à Malaga, j'ai su que l'Alcazaba allait me plaire. En arrivant de l'aéroport, le bus longeait la silhouette ocre de la forteresse sur le Paseo Parque et s'engouffrait sous la colline sur laquelle elle est posée depuis des siècles. Sitôt installé dans mon nouveau chez-moi, je repartis dans le centre pour l'admirer. Depuis ce moment magique de début septembre 2012, je suis allé la revisiter je ne sais combien de fois et toutes mes ballades dans Malaga y repassent constamment. Je suis toujours admiratif de ses étagements successifs qui amènent progressivement le visiteur au coeur de cette petite forteresse-palais construite par étapes entre le XIème et le XIVème siècles. J'aime ses petits jardins nichés sur des terrasses qui offrent des panoramas spectaculaires sur la ville sans être vu d'en-bas. J'aime ses portes en arcs outrepassés construites en briques rouges orangées qui reprennent à l'occasion d'anciennes colonnes romaines. J'aime ce petit filet d'eau qui dévale de la partie haute jusqu'au jardin médian.






En arrivant en haut, nous entrons dans la partie palatiale de la forteresse. Les salles et petits palais furent construits à partir du XIème siècle mais les palais datent de l'époque nasride (du royaume de Grenade, XIIIe-XVe siècles) et rappellent étrangement l'Alhambra (en beaucoup moins impressionnant il est vrai).







L'atmosphère d'un passé perdu est renforcée par la configuration architecturale du site qui reste assez étroit. Les bâtiments et les jardins s'enchâssent à merveille sur l'horizontale et sur la verticale. Lorsqu'on redescend de l'autre côté, vers le jardin d'orangers et de roses de l'Ayuntamiento, que l'on s'assoit et que l'on regarde en haut de la Puerta Oscura, on soupire devant la Tour de l'Hommage dont la restauration n'est toujours pas achevée. Dire qu'au début du XXème siècle, toute cette zone était abandonnée aux marginaux qui y avaient construits leurs maisons en récupérant certaines pièces de l'Alcazaba. La restauration n'a débuté qu'en 1936 grâce à l'acharnement d'un malagueño attaché au patrimoine andalou: Juan Temboury Alvarez. Sans entrer dans les détails, nous pouvons être reconnaissants envers les architectes et ouvriers (dont certains venaient directement de l'Alhambra de Grenade, comme Leopoldo Torres Balbas) qui ont réussi à restituer ce passé oublié, moyennant quelques petites modifications, avec si peu de moyens.




L'Alcazaba ressemble à un îlot du passé bordé par la modernité. Elle possède une valeur esthétique et architecturale incontestable. Mais, à vrai dire, elle revêt également une valeur symbolique assez forte dans le sens d'un témoignage d'un passé échoué et dont la compréhension a disparu avec la culture qui lui donnait vie. Bien entendu, la culture andalouse s'est renouvelée plusieurs fois et les nouvelles cultures lui donnent de nouvelles significations mais celle de la civilisation andalusi originelle et originale reste en grande partie hors de notre portée. Ceci dit, que l'on se rassure, le spectacle reste magnifique.



Pour terminer cette petite ballade romantique, asseyez-vous sur la place du théâtre romain (redécouvert dans les années 1950 soit dit en passant) et observez les jeux de couleurs de la muraille nimbée de la lumière rougeoyante du soleil couchant. Respirez un bon coup. Détendez-vous. Car, dans quelques minutes, commencera la vie nocturne de Malaga.















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